404                      Les Spectacles de la Foire.
H YAM, écuyer anglais, faisait en 1775, avec sa f-mille et la demoiselle Masson, dans un cirque établi sur le boulevard du Temple, des exercices équestres dont le détail nous a été trans­mis par un écrivain du temps en ces termes :
« D'abord une fille âgée de cinq ans fait à cheval des chofes furprenantes pour fon âge. Enfuite Mlle Madon, affociée du héros anglois, court au grand galop fur un cheval, fe tenant de­bout, un pied fur la felle et l'autre pied entre les deux oreilles du cheval; enfuite prend le bout de fon pied dans fa main et court dans cette attitude : ce qu'elle prétend n'avoir jamais été fait par aucune femme d'Europe. Elle court encore fur deux chevaux en pleine courfe, fe tenant debout, un pied fur chaque felle; enfin elle monte fur deux chevaux et faute par-deffus la barrière.
« Le fleur Hyam court fur un cheval au grand galop, fe tenant debout fur un pied fur la felle, tire un coup de piiTolet et fait plufieurs fauts en avant et en arrière. Il faute en bas de fon che­val dans la courfe, tire un coup de piftolet et faute deffus la felle. Il fait plufieurs fauts de deffus la felle à terre, et de la terre fur la felle en pleine courfe. Il faute en pleine courfe par-deffus fon cheval. Étant en pleine courfe fur fon cheval, il amaffe quelque chofe à terre. Il s'engage à balayer la terre avec la main, étant fur fon cheval, la longueur d'un quart de lieue. A fon commande­ment il fait tomber fon cheval par terre comme s'il étoit mort, et étant deffous, à fon commandement il le fait relever. Il court fur deux chevaux en pleine courfe, fe tenant debout, un pied fur chaque felle, fait plufieurs fauts de deffus les felles, tourne le dos du côté de la tête des chevaux, tire un coup de piftolet et au même inftant fe remet dans fa première pofition. Il monte deux chevaux en pleine courfe et portant un enfant fur fa tête, fait plufieurs fauts fur la felle et tire un coup de piftolet. Il court fur deux chevaux en pleine courfe, droit fur la felle, fans retenir les rênes, allant de même que la cavalerie lorfqu'elle va au combat, chargeant, amorçant son fufil plufieurs fois et y mettant la baïon­nette et la remet enfuite dans fon fourreau. Il court fur deux